Sécurité affective de l'enfant : les pratiques à adopter

Assurer la sécurité des enfants que vous accueillez est évidemment un enjeu central de votre quotidien de professionnel de la petite enfance : mais si vous devez assurer leur sécurité physique tout au long de la journée, assurer la sécurité affective de l’enfant est également primordial !

Le jeune enfant est en effet entièrement dépendant de l’adulte pour lui garantir sa sécurité, sur le plan physique comme sur le plan affectif, en raison de son immaturité cérébrale.

Assurer la sécurité affective de l’enfant en crèche ou à domicile passe par des gestes et une attitude à adopter tout au long de la journée, mais qui présente des spécificités selon les différents temps de vie : découvrons-les !


SÉCURITÉ AFFECTIVE DE l’ENFANT ET ATTACHEMENT

Que vous travailliez en crèche ou à domicile, garantir la sécurité affective de l’enfant est grandement lié à ce qu’on appelle la figure d’attachement. L’attachement se définit comme un lien particulier et sélectif que l’enfant établit au départ de sa vie avec un adulte : pour l’enfant, le but va être de maintenir une proximité avec cet être de référence qui génère le sentiment de sécurité.

Le système d’attachement se met en place parce que l’enfant est incapable de réguler ses émotions et de répondre à ses besoins seul. Jusqu’à ses trois ans, le cerveau de l’enfant n’est pas mature et cette immaturité cérébrale entraîne une dépendance totale vis-à-vis de l’adulte qui, en s’occupant de lui, va devenir la figure d’attachement de l’enfant. L’attachement stimule l’exploration chez l’enfant : en effet, aucun risque que l’enfant devienne dépendant ! Au contraire, grâce au sentiment de sécurité, l’enfant va oser prendre le risque d’explorer le monde qui l’entoure. Plus vous sécurisez l’enfant, plus il explore : or, la motricité chez le jeune enfant est à la base de ses apprentissages. Il y a donc un lien direct entre sécurité affective et développement de l’intelligence pour le tout-petit.

Le sentiment de sécurité provient de l'attitude de l'adulte qui apporte aux appels de l’enfant une réponse précise, régulière et identique d’une fois à l’autre. Ces appels prennent la forme de cris, de pleurs et plus tard éventuellement de mots : tout cela signale le mal-être de l’enfant qui sollicite par ce biais l’attention de ses proches pour le réconforter. Réconforter l’enfant à chaque fois qu’il en manifeste le besoin procure ce sentiment de sécurité affective, puisque l’enfant sait que la relation tissée avec l’adulte est constante et prévisible. Ce sentiment va porter et rassurer l’enfant, renforcer son estime de soi et lui permet de s’aventurer tranquillement dans les explorations de son corps, des voisins de tapis ou de table, des jouets et des espaces. Mais comment concrètement générer chez l’enfant ce sentiment de sécurité affective dans votre quotidien de pro, à la crèche ou à domicile ?

ASSURER LA SÉCURITÉ AFFECTIVE de L’enfant AU QUOTIDIEN

Assurer la sécurité affective du jeune enfant en lieu d’accueil passe par des réflexes à adopter tout au long de la journée. Il s’agit d’abord d’accompagner les émotions de l’enfant, en favorisant toujours le contact physique : cela veut dire que lorsque l’enfant pleure, lorsqu’il est triste ou en colère, il est indispensable de le prendre dans vos bras, ou de lui proposer les bras lorsqu’il est plus grand. Ce contact physique va libérer de l’ocytocine et lui permettre de revenir à un sentiment de bien-être. Si l’enfant pleure parce qu’il ne veut pas faire ce que vous lui avez demandé (arrêter une activité, ne pas taper un autre enfant par exemple), le prendre dans vos bras ne veut pas dire que vous revenez sur la limite instaurée : cela signifie simplement que vous aidez l’enfant à traverser une émotion qui le submerge et qu’il n’est pas capable de surmonter seul en raison de son immaturité cérébrale. Cette immaturité empêche l’enfant de ressentir en même temps du plaisir et du déplaisir : cela va faciliter l’action de l’adulte pour accompagner ces émotions fortes, en détournant les idées de l’enfant. Par exemple, si un enfant pleure parce qu’il veut le jouet d’un autre enfant, vous pouvez lui proposer un autre jouet intéressant ailleurs pour qu’il n’ait plus de visuel sur ce qu’il veut, ce qui va transformer son déplaisir en plaisir.

Pour aller plus loin découvrez notre affiche sur comment accompagner les émotions de l’enfant, mais aussi notre formation émotions, qui vous donne toutes les clefs pour identifier les émotions de l’enfant et y répondre de manière adaptée !

Il s’agit d’assurer la sécurité affective de l’enfant tout au long des différents temps de vie qui rythment votre journée de pro. Mais tous ces temps présentent des particularités auxquelles s’adapter ! Ainsi, pendant les temps de jeu libre, garantir la sécurité affective de l’enfant passe par le fait de rester en permanence dans le champ de vision de l’enfant, mais aussi de l’encourager dans ses actions en commentant ce qu’il fait, sans pour autant lui donner de consignes de jeux. Pendant les temps de jeu dirigé, accompagner l’enfant dans ses réalisations en l’aidant dès qu’il en fait la demande assure sa sécurité affective : l’enfant sait qu’il peut compter sur l’adulte pour l’accompagner dans ses découvertes.

Pour découvrir comment favoriser le jeu libre, retrouvez notre affiche à imprimer, ainsi que notre formation jeu libre pour découvrir comment l’organiser et aménager vos espaces. Notre formation éveil par le jeu vous donne quant à elle de nombreux conseils pour organiser vos temps de jeu dirigé et de multiples idées d’ateliers !

Les temps de soin sont également des moments qui peuvent être des sources d’insécurité pour l’enfant : en effet, les soins prodigués au jeune enfant le placent dans une position particulièrement vulnérable. Ainsi, l’enfant a besoin que l’adulte pose des mots sur ce qu’il va faire et ce qu’il fait pendant les soins, ce qui lui permet de comprendre ce qui lui arrive. Mettre des mots rend également l’enfant acteur de ces temps de soin, ce qui renforce sa sécurité affective : de la même manière, vous pouvez aussi le faire participer le plus possible à toutes les actions qui le concernent, comme par exemple prendre une couche, mais aussi le laisser choisir lorsque des choix se présentent tels que choisir le jouet à prendre sur la table à langer ou choisir son tee-shirt.

Pour en savoir davantage sur le rôle de l’adulte lors des temps de soin et comment les organiser, vous pouvez suivre notre formation prendre soin de l’enfant !

Garantir la sécurité affective en crèche ou à domicile demande donc une attention particulière : n’oubliez pas, la sécurité affective est au moins aussi importante que la sécurité physique de l’enfant, puisque c’est elle qui va donner envie à l’enfant de grandir et d’explorer le monde ! Elle fait donc partie des fondamentaux à maîtriser pour exercer en tant que pro : pour aller plus loin, n’hésitez pas à suivre notre formation sur les fondamentaux de la petite enfance, formation complète qui vous permet de renouveler vos pratiques professionnelles afin d’accompagner au mieux les jeunes enfants.