Adopter une communication bienveillante en petite enfance : nos conseils et astuces


Que l’on soit assistante maternelle ou employée de crèche, en tant que pro de la petite enfance, communiquer avec le jeune enfant, c’est tout le temps ! Cette communication passe par l’écoute, le fait de poser des questions, l’encourager à s’exprimer, ou encore utiliser des formulations adaptées. Parler à un jeune enfant de moins de 3 ans nécessite en effet de s’adapter continuellement à ses capacités, pour être compris mais aussi pour sécuriser l’enfant : bref, pour adopter au maximum ce qu’on appelle une communication bienveillante !

Pour ce faire, avoir une connaissance aiguë du développement de l’enfant est essentiel : c’est ce qui permet de maîtriser les besoins de l’enfant pour adopter les pratiques qui favorisent une écoute et une communication bienveillante au quotidien.

Découvrons ces pratiques !

Adopter une écoute bienveillante en petite enfance

L’empathie se développe peu à peu avec l'âge, en observant et en imitant les gestes des adultes. Que ce soit entre adultes ou avec d’autres enfants, si vous êtes chaleureuse et attentive aux autres, vous aiderez l'enfant dont vous vous occupez à prendre conscience de ses propres émotions. Cela passe notamment par une écoute bienveillante à l’égard de l’enfant, c’est-à-dire par l’attitude adoptée au moment où l’enfant s’adresse à vous !

Qu’est-ce que ça veut dire concrètement pour les pros ?

  • Écoutez-le quand il vous parle, en essayant d’être le plus disponible possible,

  • Veillez à ne pas le juger, vous moquer de lui, nier ce qu’il dit, ou encore ne pas le comparer avec un autre enfant.

  • Prenez le temps de lui poser des questions pour l’aider à s’exprimer.

  • Montrez-lui que vous comprenez ce qu’il ressent : vous pouvez utiliser des phrases telles que “Oui, je comprends ce que tu me dis.” ou “Je comprends ce que tu ressens : tu es triste”.

  • Autant que possible, ne lui imposez pas vos propres émotions : si vous êtes fatigué ou stressé, essayez de ne pas lui faire sentir ou alors reportez l’échange à plus tard.

Comment parler à un tout-petit ?

L’immaturité cérébrale du tout-petit influe sur ses capacités de communication, et ainsi, sur la manière dont l’adulte doit veiller à interagir avec lui. Ainsi, avant 3 ans, l’enfant n’est pas encore capable de se mettre à la place de l’autre, il voit seulement les choses de son point de vue et est dans l’action immédiate. 

Qu’est-ce que ça veut dire concrètement pour les pros ?

  • Vérifiez que l’enfant est disponible avant de démarrer un échange : vérifiez s’il n’est pas occupé par un jeu qui l’absorbe, ou sous le coup d’une émotion trop forte.

  • Prenez le temps nécessaire à la communication : ne pressez pas l’enfant, mettez-vous à son rythme et laissez-le finir ses phrases, même si cela prend parfois du temps.

  • Faites attention au vocabulaire utilisé : veillez à ce que celui-ci soit simple pour que l’enfant comprenne.

  • Éviter la négation : le cerveau de l’enfant ne la comprend pas bien. Ainsi, si vous dites “ne crie pas” à un enfant, celui-ci va se concentrer sur le mot “crie” : il est préférable de lui dire “parle doucement”.

COMMUNICATION BIENVEILLANTE ET douces violences

Les douces violences sont des gestes ou paroles maladroites d’adultes qui, sans avoir la volonté de nuire à l’enfant, peuvent le mettre dans une situation d’insécurité affective. Elles résultent souvent d’impatience ou d’exigences inadéquates de la part de l’adulte pourtant bien intentionné : avoir une solide connaissance des besoins de l’enfant permet donc de les identifier et de les éviter. On peut ainsi par exemple attendre de l’obéissance de la part de l’enfant, ce qu’il est en incapacité de faire en raison de son immaturité cérébrale.

D’un point de vue de l’adulte, ces actions peuvent apparaître comme anodines : elles ont pourtant un réel impact sur l’enfant. Elles risquent d’avoir des répercussions sur les capacités d’apprentissage de l’enfant en entamant la confiance en soi de l’enfant et en le faisant douter de ses propres capacités à réussir. En effet, l’enfant en situation d’insécurité va sécréter du cortisol, une hormone libérée sous l’effet du stress. Cette hormone, quand sécrétée en grande quantité, a des effets négatifs sur le cerveau encore fragile du jeune enfant, et notamment sur la croissance des neurones. 

Qu’est-ce que ça veut dire concrètement pour les pros ?

Pour limiter les douces violences, il est important de

  • Garder en tête les capacités de l’enfant en fonction de son âge : par exemple, se souvenir que le lobe frontal dans le cerveau du jeune enfant n’est pas mature. Pour cette raison, avant ses trois ans, le jeune enfant n’a pas de système d’inhibition. Cela veut dire qu’il a des impulsions qu’il contrôle difficilement, voire pas du tout. Il n’a pas non plus de contrôle émotionnel : il est incapable de gérer ses émotions qu’il reçoit de plein fouet et est en proie à des tempêtes émotionnelles. Obéir à un ordre donné par l’adulte est ainsi très difficile.

  • Éviter les formulations maladroites à l’oral : les douces violences peuvent prendre la forme de paroles blessantes (“Dépêche-toi, tu es vraiment trop lent, on dirait un escargot !”) ou humiliantes, comme utiliser un surnom dévalorisant pour appeler un enfant. Les jugements et les comparaisons entre enfants sont également associés à des douces violences, puisqu’elles insécurisent l’enfant.

  • Expliquer à l’enfant ce qui va se passer ou ce qu’on s’apprête à faire lorsque cela le concerne : par exemple, le prévenir qu’on va le moucher, ou lui dire quand l’activité arrive à sa fin,

  • Laisser l’enfant faire ses propres expérimentations : par exemple, le laisser s’en mettre partout lors du repas. Tout constitue une occasion d’éveil et d’apprentissage pour l’enfant !


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