Comment les stéréotypes de genre affectent le quotidien des pros

Voilà quelques années que l’on parle des stéréotypes de genre. Et si tout le monde connaît l’expression, il est difficile de savoir ce qu’elle renferme réellement. Pourtant, avec près de 99% de femmes, le secteur de la petite enfance est la cible de beaucoup de ces stéréotypes. Retour sur ce qu’ils impliquent, avec Clara Lemonnier, fondatrice de Inspire, spécialiste du sujet et experte Edumiam.

 

Des clichés entendus au quotidien 

Le secteur de la petite enfance, presque exclusivement, féminin, est un terrain intéressant pour analyser les clichés liés au genre.

Quelques exemples que vous avez sûrement entendus :

  • « Elle est maman, elle peut être assistante maternelle. »

  • « Ce métier, c’est vraiment fait pour les femmes. »

  • « S’occuper d’enfants, c’est beaucoup plus facile pour les femmes. »

Ce genre de stéréotypes demeurent très présents et impactent, sans que l’on s’en rende vraiment compte, le quotidien professionnel des pros de la petite enfance. Comment ? Regardons ensemble.

Des conséquences subies au quotidien

Les métiers de la petite enfance viennent au service de métiers mieux rémunérés, mieux valorisés et, en tant que tel, il est moins valorisé. Par ailleurs, puisque le cliché veut que ce soit des métiers « faciles », « réservés aux femmes », la société dans son ensemble y prête assez peu attention.

Cela impacte à la fois le salaire des professionnels (ce qui n’est pas valorisé n’est pas bien rémunéré) et la manière dont on les considère (si tout le monde peut travailler dans la petite enfance, comment reconnaît-on leur valeur professionnelle ?).

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Sortir des clichés pour revaloriser les pros

Or, si l’on cesse de s’arrêter aux clichés (« elles sont payées pour faire les mamans, rien d’exceptionnel à ça » ou pire, pour les assistantes maternelles « on les paie pour rester à la maison avec leurs enfants »), pour regarder en face la réalité, l’image est nettement plus valorisante pour les professionnelles.

En effet, les encadrants jouent un rôle fondamental durant les 1000 premiers jours des enfants. Un rôle à l’impact scientifiquement prouvé sur le développement du jeune enfant, sur son alimentation et son éducation au goût, et ses rituels pour le reste de sa vie.

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Par ailleurs, les professionnelles sont amenées à se former tout au long de leur carrière – un investissement important lorsque l’on sait que 64% des assistantes maternelles travaillent plus de 40 heures par semaine selon le 2e baromètre coréalisé par l’UNSA-Fessad.

Enfin, et c’est peut-être l’argument qui parle le plus aux parents, accompagner des enfants toute la journée n’a rien de reposant. C’est bien une vocation – preuve s’il en est besoin : face à la difficulté des métiers du secteur, il est de plus en plus difficile de recruter des pros de la petite enfance.

Sortir des stéréotypes liés au secteur de la petite enfance permettrait donc de regarder ce secteur avec un œil nouveau, en constatant le travail incroyable des pros auprès des enfants, à la fois pour développer leurs compétences et pour les préparer à l’étape de l’école.

Sortir des stéréotypes, c’est aussi faire en sorte d’accompagner nos enfants différemment, pour qu’ils arrivent vierges de tout cliché dans la société de demain – pour le bien-être des pros de la petite enfance, et de la société en général.

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