Comment réagir face à un enfant qui tape ou mord ?
INTRODUCTION :
Les comportements tels que taper, mordre ou griffer sont fréquents chez les jeunes enfants. Ces gestes peuvent surprendre ou déstabiliser les professionnels de la petite enfance, mais ils sont souvent des moyens pour l’enfant d’exprimer des émotions ou des besoins qu’il ne comprend pas, son cortex pré-frontal n’est pas encore suffisamment développé.
Par exemple, un enfant peut mordre un camarade pour obtenir un jouet, taper lorsqu’il est frustré ou encore pousser lorsqu’il est fatigué. Ces situations peuvent générer de l’inquiétude chez l’adulte, mais elles sont normales à cet âge, car elles sont liées à l’immaturité cérébrale de l’enfant. Elles sont fréquentes, et l’adulte doit les accueillir et aider l’enfant à s’apaiser, car il ne peut le faire seul. . Adopter une approche calme, structurée et bienveillante permet de transformer ces moments en occasions d’apprentissage social et émotionnel.
🧭 En résumé
👉 Les comportements considérés comme agressifs chez l’enfant sont liés à une immaturité cérébrale de l’enfant.
👉 Réagir avec calme et aider l’enfant à s’apaiser est nécessaire. Mettre en mots l’interdit avec une phrase positive et réitérer sa confiance à l’enfant, lui permet d’apprendre à faire autrement.
👉 Les professionnels peuvent accompagner l’expression des émotions avec des outils et des méthodes concrètes, tout en renforçant la sécurité et le bien-être du groupe.
📚 Sommaire
Pourquoi les enfants mordent ou tapent
Réagir avec calme et fermeté
Accompagner l’enfant dans la gestion de ses émotions
Mettre en place un cadre sécurisant et prévisible
Former les professionnels pour mieux comprendre et intervenir
Pourquoi les enfants mordent ou tapent ?
Les jeunes enfants n’ont pas encore tous les outils pour exprimer leurs émotions avec des mots. Le cerveau de l'enfant n'est pas encore prêt, il n'a pas la possibilité de se contrôler et agit dans l'immédiateté, les interactions négatives sont des conséquences de cette immaturité cérébrale. La frustration, la fatigue ou le besoin de partager l’attention peuvent se traduire par des gestes agressifs.
💡 Exemples :
Un enfant mord un camarade lorsqu’il veut un jouet et ne sait pas demander de façon appropriée.
Un enfant tape après un refus ou une frustration, par exemple lorsqu’il veut rester plus longtemps à un jeu.
Une situation de fatigue ou de sur-stimulation peut déclencher un geste impulsif, comme pousser un autre enfant dans le bac à sable.
Ces comportements ne sont pas des signes de “méchanceté” mais sont liées à l’immaturité cérébrale. Les professionnels doivent identifier le contexte émotionnel pour intervenir de manière adaptée.
🧩 Pour approfondir : découvrez notre article Edumiam “Jouer les émotions pour bien grandir avec” pour comprendre les émotions de manière ludique
Réagir avec calme et fermeté
Réagir immédiatement mais calmement est essentiel. Une réaction excessive ou punitive peut augmenter l’agressivité. L’adulte doit aider l’enfant à s’apaiser et à faire autrement, son rôle est de remplacer le cortex préfrontal qui n’est pas encore mature, tout en restant empathique.
💡 Exemples :
Dire « On ne mord pas, ça fait mal ». Mettre des mots pour expliquer qu’il peut agir autrement, que vous serez là pour l’aider.
Séparer doucement les enfants en conflit, tout en expliquant la raison de l’intervention. Trouver une solution appropriée au conflit pour les deux, par exemple, s’il s’agit d’un conflit d’objet, retirer l’objet ou donner un deuxième objet identique.
Rassurer l’enfant qui a été blessé avec des mots et un geste réconfortant.
👂 Découvrez notre formation Edumiam, intitulée : “Adapter sa communication avec l’enfant”, qui offre des techniques concrètes pour poser des limites tout en validant les émotions de l’enfant et en favorisant l’expression verbale de ses besoins.
Accompagner l’enfant dans la gestion de ses émotions
Au-delà de la réaction immédiate, il est essentiel de se rappeler que le jeune enfant ne possède pas encore la maturité cérébrale nécessaire pour réguler seul ses émotions. Son cerveau, en particulier la zone préfrontale impliquée dans le contrôle des impulsions, est encore en construction. L’enfant ne sait pas encore “se calmer” volontairement : il a besoin d’un adulte présent, stable et empathique pour l’aider à traverser l’émotion, la comprendre et la transformer.
Le rôle du professionnel est donc d’accueillir l’émotion sans jugement, de mettre des mots sur ce que l’enfant vit et de proposer un cadre sécurisant qui favorise le retour au calme. Les supports visuels, les gestes symboliques et la parole bienveillante de l’adulte deviennent alors de véritables repères régulateurs pour le cerveau encore immature de l’enfant.
💡 Exemples :
Après un incident, l’adulte montre une carte illustrant la colère ou la tristesse et dit calmement :
« Je vois que tu es très en colère, ton corps est tout tendu. C’est difficile quand on n’arrive pas à faire ce qu’on veut. »
Cette verbalisation aide l’enfant à relier son ressenti à une émotion identifiable.L’adulte peut ensuite proposer une alternative motrice qui respecte le besoin de décharge émotionnelle : serrer fort un coussin, souffler dans ses mains, ou venir chercher un câlin. Ces gestes permettent au corps de se détendre sans faire mal à soi ni aux autres.
Enfin, un espace de retour au calme (coin sensoriel, tente ou fauteuil doux) peut être proposé, mais toujours accompagné. L’enfant n’y est pas isolé : l’adulte reste proche, présent physiquement et affectivement, jusqu’à ce que l’émotion soit apaisée.
Ainsi, chaque situation devient une opportunité d’apprentissage émotionnel. Grâce à la régulation partagée, le jeune enfant apprend peu à peu, par imitation et par expérience, à mieux comprendre ce qu’il ressent et à construire ses propres stratégies d’apaisement.
🧩 Découvrez notre article : “Accompagner les émotions du jeune enfant” pour accompagner les émotions de manière bienveillante et scientifique.
Mettre en place un cadre sécurisant et prévisible
Un cadre clair et prévisible réduit les interactions négatives et rassure l’enfant. Les routines, les consignes claires, simples, et la cohérence des interventions permettent à l’enfant de savoir ce qui est attendu.
💡 Exemples :
Annoncer le passage d’un temps de jeu libre à un temps de rangement avec un petit rituel ou une chanson.
Adapter l’environnement en mettant en place beaucoup de jeux (en nombre identique) et du matériel intéressant pour l’enfant qu’il pourra déplacer, combiner et mélanger à sa guise.
🧩 Ces pratiques sont détaillées et à découvrir dans la formation “Accompagner l’évolution motrice et sensorielle de l’enfant” qui aide à structurer les routines et à favoriser l’autonomie tout en maintenant un environnement sécurisant.
Former les professionnels pour mieux comprendre et intervenir
La formation continue permet aux professionnels de comprendre les interactions négatives, de déconstruire les préjugés en comprenant les incapacités de l’enfant, en leur donnant du sens et d’utiliser la communication bienveillante dans toutes les situations.
🧩 Notre article “Sécurité affective de l’enfant : les pratiques à adopter” donne des outils pour encourager les comportements positifs et créer un climat de confiance entre enfants et adultes
CONCLUSION :
Chez le jeune enfant, les gestes comme taper ou mordre ne traduisent pas une intention d’agresser, mais une réaction impulsive liée à la maturation encore incomplète des zones cérébrales qui régulent les émotions et le contrôle moteur.
Comprendre ces gestes, réagir avec calme et accompagner l’expression des émotions sont essentiels pour un accompagnement bienveillant et sécurisant. Les formations Edumiam offrent des outils pratiques, concrets et fondés sur la recherche pour soutenir les professionnels de la petite enfance dans leur quotidien.
👉 Découvrez la formation Edumiam “Comprendre les émotions de l’enfant pour mieux l’accompagner au quotidien” : outils, fiches pratiques et accompagnement personnalisé pour les assistantes maternelles.
FAQ – Enfant qui tape ou mord
Comment réagir lorsqu’un enfant tape ou mord ?
Réagir calmement, poser une limite claire, et proposer des alternatives pour exprimer ses émotions.
Pourquoi certains enfants mordent ou tapent-ils ?
Parce que leur cerveau n’est pas prêt. Ils sont envahis par des émotions extrêmement fortes sans pouvoir les contrôler.
Quelles stratégies bienveillantes prévenir les comportements agressifs ?
Mettre en place des routines, un cadre sécurisant, utiliser la communication bienveillante, être disponible, accorder du temps à l’enfant.
Quelles formations Edumiam peuvent aider ?
Comprendre et accompagner les émotions de l’enfant et Communication bienveillante avec le jeune enfant.